Vietnam - Krieg ohne Fronten

Au lieu de remporter rapidement la victoire, la plus puissante machine militaire de l'Occident, engagée dans la lutte contre la guérilla nord-vietnamienne, s'enfonce de plus en plus dans une guerre de jungle inextricable, qui atteint bientôt les rues américaines : les images quotidiennes diffusées par la télévision font entrer la violence des villages indochinois dans les foyers des Américains et conduisent finalement aux plus grandes manifestations anti-guerre que Washington ait connues jusqu'alors. Quatre ans à peine après les menaces de Nixon, la guerre est définitivement perdue. Vers la fin d'un des chapitres les plus cruels de l'histoire de la guerre froide : à aucune autre époque et en aucun autre lieu, autant de moyens de destruction n'ont été utilisés qu'au Vietnam et dans les régions voisines du Laos et du Cambodge, où les avions de combat américains ont largué plus de bombes que sur tous les théâtres de la Seconde Guerre mondiale réunis. Aujourd'hui encore, on ne peut qu'estimer le nombre de civils victimes des massacres et des crimes de guerre perpétrés par les soldats américains. A la fin de la guerre, près de deux millions de personnes sont mortes, d'innombrables personnes sont mutilées, sans abri ou en fuite, des milliers de villages ont été rasés. Le pays souffre encore aujourd'hui des conséquences de cette catastrophe. « Nous allons raser ce putain de pays », déclare Richard Nixon en tambourinant sur la table le 2 juin 1971. Il parle du petit pays du Viêt Nam, où les États-Unis mènent une guerre d'érosion épuisante depuis 1964. C'est l'époque de la guerre froide et, selon la doctrine officielle, les GI's dans les jungles et les marécages lointains défendent un avant-poste du monde libre en Asie du Sud-Est, et ils doivent arrêter l'avancée du communisme à tout prix.